Simulacre

Ces objets anodins ne paraissent renvoyer à aucune autre réalité sous-jacente, ils prétendent valoir pour cette réalité même, mais pour leurs détenteurs, ils sont des idoles.

En collectant aux travers d'interview les liens tissés ou oubliés avec ces objets, des histoires personnelles et singulières se racontent, se forment alors comme des doubles textuels, narratifs voire fictionnels, nous laissant percevoir en quelque sorte une des faces cachées de ces objets.
Les parties immergées d’icebergs flottants dans une mer noire se déploient, une autre réalité nous parvient. Les objets changent alors en apparence, ils ne sont plus insignifiants mais intrigants et passionnants.

C’est à partir de là qu'opère le simulacre au sens imitatif comme l'actualisation de quelque chose d’incommunicable en soi ou d’irreprésentable.

Ces idoles incarnent alors des réalités intimes qui dépassent la représentation, la reproduction de l'objet. L’image simulacre s'oppose ainsi à l'icône, à l'image copie qui renvoie toujours à l'imitation du réel, sans dissimuler celle-ci.

Notre attachement aux objets ne serait qu'un simulacre ?

L’objet et son reflet comme des bijoux projetés dans la sphère de l'intimité passée ou en devenir. À travers ces objets choisis qui m'ont été confiés se racontent, les liens familiaux, les souvenirs, les croyances, les attentes, la jeunesse, les constellations de nos fors intérieurs.