Actualité de la scénographie

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L’exception ne confirme pas la règle : Phia Ménard / Maison Mère – Les Subsistances, Lyon– Nicolas Boudier

Si les pavés avaient une mémoire, ils pourraient nous raconter bien des histoires. Par exemple celle de Steven Cohen se faisant suspendre dans Chandelier ou encore les glissades la tête la première sur le toboggan de Grand de Tsirihaka Harrivel et Vimala Pons. Dans la grande cour des Subsistances, des formes issues d’horizons très différents se sont succédé et nous ont déplacés, agrandissant le champ des possibles, absorbant les spectaculaires et les replaçant dans l’espace frontal. Ce soir, sous la verrière, un nouveau rituel se prépare. Maison Mère, la 1ère partie de la trilogie des Contes Immoraux, orchestrée et performée par Phia Ménard.

Athéna dans l’arène

Elle, assise, nous regarde du fond du plateau. Elle, masquée, héroïne gladactrice au perfecto rouge, sans manche, chaussettes de foot vertes et bas résille de super héros. Elle, chaussée de bottes en cuir, talons hauts et bustier blanc. Elle, harnachée de brassards dorés, soutif, collier à pic et gants cloutés. Elle, coiffée d’une chevelure blonde, jupe de caoutchouc, genouillère bleue et rouge à ongles. Elle, assise, patiente, nous sonde, une à une, un a un, en attendant que le gradin qui enserre la scène soit rempli. Elle, Athéna du 21ème siècle, déesse aux maints titres, adorée de la Grèce antique, déesse de la raison, de la prudence, déesse de la stratégie militaire et de la sagesse, patronne et protectrice de plusieurs villes grecques et notamment d’Athènes.