Sono-box

La Sono-box nous paraît en sommeil hypnotique, vivante, elle produit de manière lancinante une phase sonore et visuel. Une onde sourde, organique couplée à une lumière douce et vibrante émane de sa carcasse, une invitation à s’approcher, comme l’attente d’une activation.
La Sono-box nous interpelle, l’extérieur ne raconte pas l’intérieur, sa fonction première n’est pas visible et reste dure à déterminer, pour comprendre il faut oser passer la porte.
La Sono-box nous est pourtant familière, objet science-fictionnel. Elle convoque le voyage lointain, l’exploration, le passage vers un autre milieu, l’immersion, une possible traversée, un hors temps, un hors espace, l’espace et le temps, le mouvement, 344m/seconde, le déplacement du son.
La Sono-box est microcosme et macrocosme à la fois, elle est géométrie et cosmogonie. Elle se veut un renvoie à la compréhension d’un monde régie à la fois par des règles mathématiques mais aussi par l’imaginaire : la composition sonore, musicale, acoustique, acousmatique.
Je l’ai voulu dans sa conception influencée par les cinq solides de Platon où l’humain, l’utilisateur pourrait être en son centre, immergé dans ce module géométrique. Dans La République, Platon propose sa célèbre théorie de la connaissance qui divise les choses connaissables en deux : le monde intelligible et le monde sensible, le module permettra à partir du premier de développer le second.
Le déploiement extérieur de son ossature est décliné autour des polyèdres avec comme unité de départ surfacique le triangle, qui en volume donne le tétraèdre et comme base l’hexagone qui se déploie dans une fusion entre le dodécaèdre et l’icosaèdre. L’octaèdre apparait sur les deux côtés comme un soutien au volume centrale, le cube s’inscrit à l’intérieur et donnera la forme de la manette utilisateur.
Cette construction volumique permet de développer une organisation intérieure et de placer l’ensemble de la diffusion sonore de manière géométrique et symétrique tout en déployant un espace central pour la.e spectateur.ice.
L’utilisateur.ice est donc placé. e au centre de l’objet, au centre du son, au centre d’un univers en création. Il trouvera les clefs et la maitrise via une interphase graphique reliée à un objet connecté : le cube.
Le déploiement graphique du langage visuel en lien avec le langage sonore reprend les surfaces des solides de Platon pour les décliner dans une cinétique symbolique où ces formes simples permettent la composition en temps réel.

© Nicolas Boudier