Photographie

Il déploie dans les séries Cadence les fondements de son travail, mettant d’abord en jeu la notion de série, puis s’amusant des valeurs d’objectivité et de subjectivité intrinsèques à la photographie tout en mettant en lien les différents protocoles et sujets qui vont constituer son champ lexical et plastique. Il énonce comme indissociable et essentiel la distance, la position et le mouvement respectif entre le photographe et son sujet, explorant ces champs de manière conceptuelle, esthétique mais aussi physique. Ces protocoles lui permettent de postuler en proche ou en loin, en profondeur ou en surface et situent la forme qui servira le fond pour ainsi décliner, formuler, imprimer l’endroit, la trame, l’objet de ses photographies.
A partir de là, Nicolas Boudier s’emploie à mettre en œuvre la relation entre objet et sujet, réel et irréel, entre fiction et réalité, questionnant la véracité des objets, s’interrogeant sur la réalité des choses, traitant avec l’illusion au travers de sa photographie comme dans ses installations virtuelles pour le spectacle vivant.
La lumière comme constituant est également centrale dans son travail mais reste un électron libre de toute contrainte dans l’œuvre qu’il construit au quotidien, traversant en permanence ses images avec grâce ou laideur, s’invitant souvent là où on ne l’attend pas comme si elle utilisait de façon autonome ses propriétés quantiques, apparaissant sous formes naturalistes ou plus conceptuelles, elle est le lien particulier que Nicolas Boudier entretient avec la peinture et les arts plastiques plus généralement faisant de sa photographie un dialogue permanent avec l’histoire de l’art.

 

Concepteur des dispositifs scéniques - Scénographe - Créateur lumière - Plasticien

Après des études d’électricité, il entame un cycle d’étude sur les systèmes mécaniques automatisés et la robotique. Il obtient son diplôme en 89. À l'époque où le monde se tourne vers l’automation, la programmation, l’automatisation pour amorcer la disparition de l’humain dans les chaînes de productions, il abandonne le monde de l’entreprise pour se tourner vers le spectacle vivant et la photographie.

En 1992, il obtient son diplôme d’état en candidat libre à la Rue Blanche, ENSATT à Paris et au GRIM à Lyon en tant que concepteur lumière.

En parallèle, il accroche ses premières expositions photographiques.

Choisissant l’objection de conscience plutôt que l’armée, il travaille dans le théâtre et cinéma de la Maison des jeunes et de la Culture de Villeurbanne. En charge des projections cinéma et de l’accueil des spectacles, il entame rapidement un travail de création lumière auprès de jeunes artistes metteurs en scène, chanteurs et chorégraphes en devenir. Au sortir des 20 mois d’objection, il déploye sa pratique dans le champ du théâtre, de la danse mais aussi des arts visuels et plastiques à travers son travail de photographie et d’installation.

Ayant développé plusieurs accompagnements en tant que créateur lumière, il décide de s’engager plus particulièrement aux côtés de metteurs en scène et chorégraphes pour construire de longues collaborations comme, avec Joris Mathieu et la Cie Haut et Court (France), Lia Rodrigues Companhia de Dança (Brésil), Philippe Pelen Baldini et le Théâtre Talipot (La Réunion), Shantala Shivalingappa (Inde), Christian Giriat et le théâtre Mobile (France), Denis Plassard et la Cie Propos (France), Cliff Moustache et le Nordic Black Theater (Norvège), Il comptabilise aujourd’hui plus de cent soixante créations lumières.

Par la suite développant son travail d’éclairagiste de manière plastique et spatiale, il est rapidement sollicité pour concevoir en plus de la lumière, les scénographies des spectacles.

Lumière, scénographie, photographie et machinerie scénique automatisée l’amènent à considérer son travail en tant que concepteur de dispositifs scénographiques.

La spécificité de ses propositions intègre technologies et matériaux innovants, dispositifs d’images virtuelles, illutions d’optiques ou réalité augmentée, media images et sonores ou encore machineries traditionnelles et automatisées. Il comptabilise une trentaine de dispositifs scénographiques notamment avec Joris Mathieu, Yuval Pick, Carole Laurent, Denis Plassard, Philippe Pelen Baldini, Shantala Shivalingappa, Natalie Royer, Philippe Gordiani.

Ces objets scéniques hybrides, immersifs, abstraits ou narratifs portent en eux la dimension dramaturgique de la scène. Aujourd’hui il réunit son travail sous l’intitulé de metteur en espace.

En parallèle il développe toujours son travail de photographe et expose régulièrement ses photographies sous la forme d’expositions personnelles, d’installations ou de performances notamment avec l’artiste et chorégraphe Brésilienne Astrid Takche de Toledo.

Dans son parcours, depuis 1992, il conçoit et réalise ses dispositifs scéniques à travers scénographie, vidéo, son ou lumière pour les spectacles de Lia Rodrigues (Centro de Arte de la Mare - Rio de Janeiro) ; de Joris Mathieu, Cie Haut et Court (Théâtre Nouvelle Génération - CDN de Lyon) ; Yuval Pick (CCN Rillieux la Pape) ; David Wampach (Montpellier) ; Stéphane Ricordel (Théâtre Monfort - Paris) ; Enzo Cormann (Paris/Lyon) ; Astrid Takche de Toledo (Rio de Janeiro/Paris) ; Philippe Gordiani (Cie Pygmophone) ; (Shantala Shivalingappa (Madras/Paris) ; Ushio Amagatsu (Japon), Pina Bausch (Wuppertall) ; Savitry Naïr (Madras/Paris) ; Gilles Pastor, Cie Kastor Agile (Lyon) ; Olivier Meyrou (Paris) ; Cliff Moustache, Le Nordik Balck Theater (Oslo) ; João Saldanha (Rio de Janeiro) ; Carole Lorang, Cie du Grand Boube (Luxembourg) ; Christian Giriat, Théâtre Mobile (Lyon) ; Natalie Royer, Théâtre du Cri (St Etienne) ; Denis Plassard, Cie Propos (Lyon) ; Philippe Pelen Baldini, Théâtre Talipot (Ile de la Réunion) ; Géraldine Bénichou, Théâtre du Grabuge (Lyon) ; Sylvie Mongin Algan, Les Trois-Huit (Nouveau Théâtre du 8ème - Lyon).

Il a également conçu des dispositifs optiques, lumière et vidéo pour Enki Bilal dans le cadre de l’exposition “Mécanhumanimal” au Musée des Arts et Métiers à Paris ou pour le Musée des Confluences à Lyon pour l'exposition “Prison, hors les murs” avec Joris Mathieu avec qui il poursuit son étroite collaboration au sein du Théâtre Nouvelle Génération. Il développe le projet de recherche dramaturgique et scénographique des productions du Centre Dramatique National de Lyon. Il est également en charge de la partie photographique des créations du Centre dramatique nationale de Lyon.

En parallèle et avec Joris Mathieu, il procède à un travail de mentoring d'artistes venant de différents horizons, partageant développement d'une pensée dramaturgique, littéraire et scénographique. Notamment avec le dispositif Chimères mais aussi de l'intérieur du TNG avec des workshop en Arménie, Russie ou encore Taiwan.

Dernièrement il est l’auteur de la création – « A l’origine fut la vitesse, le testament de Sov Strochnis », adapté de la Horde du Contre-vent de Alain Damasio qu’il co-signe avec Philippe Gordiani. Dispositif immersif et multi phonique pour 44 spectateurs. Ce projet a vu le jour à l’automne 2021 pour le festival Micro-Mondes au Théâtre Nouvelle Génération et est en tournée au Théâtre Nouvelle Génération à Lyon, Lieu Unique à Nantes, Biennale Némo, CentQuatre à Paris, L’espace des Arts de Chalon sur scène, la maison de la musique de Nanterre, la comédie de Reims.

 

Metteur en espace

Le metteur en espace se définit par la conception dramaturgique de dispositifs scénographiques, qu’ils soient destinés à la scène, aux musées, à la rue ou à des espaces plus immatériels et virtuels, Réalité Virtuelle, Réalité augmentée.

Il apporte en lien avec le metteur en scène une vision et une projection dramaturgique des textes mais peut aussi se poser en amont pour penser des formes hybrides, immersives, digital, abstraites ou narratives.

Il pense l’individu et le collectif, en intégrant le corps des participants qu’ils soient spectateurs ou acteurs dans un rapport au dispositif immersif, réceptif ou sensitif qu’il soit réel ou virtuel.

Il induit aussi une vision de l’espace scénique liée à l’air du digital, du numérique et du technologique. Il s’intéresse à l’insertion de ces nouveaux médias et outils digitaux actuels mais ne cherche pas à en faire l’apologie, il utilise ces nouveaux apports dans le but de créer de nouvelles formes et écritures scéniques en écho avec le monde dont ils sont issus.

Il les convoque dans le but de poser un regard critique et interroge leur usage dans le monde actuel et opère une mise à distance et engage le libre arbitre. Il opère une distanciation contemplative. 

Il n’engage pas de rupture dans l’histoire de la scénographie, il la prolonge et permet au contraire sa continuité, son évolution et son développement tout en faisant perdurer les savoirs et les connaissances du théâtre et de sa machinerie traditionnelle tout en insérant les nouveaux apports de l’ère du digital et de la technologie.

La nécessité d'une connaissance accrue de l’histoire du théâtre, de ses formes, de la littérature et de la scénographie est primordiale.

L’histoire de l’art pose trois périodes, celle des classiques, celle des modernes et celle des contemporains, ces trois mouvements sont applicables à l’histoire du spectacle vivant qui s’est toujours développé en parallèle et en lien avec l’histoire des Arts plastiques.

Il est possible de faire un parallèle entre décorateur et peintre, scénographie et installation, conception des dispositifs scénographiques et art digital et technologique.