Vit et travaille à ... Tijolo

Tijolo se construit en parallèle de la nouvelle création de la chorégraphe Brésilienne Lia Rodrigues, cette proposition photographique est une extension de la création et sa réalisation peut être perçue comme une branche autonome réalisée en 5 semaines ; en marge, à côté, en réaction, en accord, en écho, en réflexion, en compréhension du travail de répétition et de conception. Cette re… production photographique dans le sens de refaire la même chose en la donnant différemment, comme un allongement, une prolongation du temps et de l’espace de création.

Tijolo = Brique, cet objet anodin composant la quasi totalité des habitations du quartier de la Maré - Favela de Rio de Janeiro, est la clef métaphorique du projet. Les briques évoquent d’éventuelles passerelles entre le quartier de la Maré, la construction du nouvel espace d’art et celui de l’espace mental et abstrait de la pièce chorégraphique.
Brique … cet élément destiné à la construction peut il être destitué, vidé, détourné de sa fonction première, chaque image vient en ébranler le sens et propose une nouvelle lecture permettant de reconsidérer sa condition initiale.
Les briques sont tour à tour ville, totem, sculpture, peinture, frontière, paysage, support, supporté, jeté, convoité, caché, survolé.

La suite photographique s’ordonne de façon croissante, la première image se compose d'une brique, la deuxième de deux et ainsi de suite jusqu'à la photo 49. Cet agencement simple suggère implicitement la tentative de construction d’un possible espace et le cheminement de la création artistique, utopie fragile et périlleuse dans le but d’édifier une éventuelle et instable Babel.

La composition générale forme un carré de 2m80 x 2m80, lui-même composé de 7 x 7 photographies de 40x40, elles-mêmes composées de briques de 20x20.

Les 49 actions autonomes qui composent chaque photo sont déclinées côte à côte et viennent composer la grande image au même titre que la somme des individus de par leurs actions et leurs comportements forment et structure la communauté.

Les 11 danseurs de la compagnie sont les catalyseurs de cet édifice, à travers leurs corps, leurs postures, leurs actions, leurs êtres, la construction peut s’opérer, une à une les briques viennent bâtir la nouvelle création.

Une cinquantième photo équivalente en dimension au carré de 49 images vient s’ajouter au montage final, cette image sera elle-même découpée en 49 images de 40 x 40 et deviendra donc identique à la mosaïque de gauche dans sa construction. Ce découpage comme pour signifier que l’individu est lui même une construction de la somme des actions de la communauté. Est-ce que l’individu et la communauté sont en faite la même chose, se construit-il de la même façon et comment s’influence-t-il l’un et l’autre ? La communauté construit-elle l’individu ou l’individu construit-il la communauté ?

Lia Rodrigues Companhia de danças est créee en 2000.
En 2003, Lia Rodrigues est invitée par Sylvia Soter pour collaborer avec « o hoje extinto » au centre d’étude et d’action solidaire de la Maré, maison de la culture de la Maré, au Morro do Timbau, où elle transfert ses activités quotidiennes.
En 2007, la compagnie en partenariat avec Redes de desenvolvimento da maré, initie un nouveau projet dans la communauté de Nova Holanda, Maré : la création du Centro de Artes da Maré, un lieu de partage, de cohabitation et d’échange de savoir, dirigé vers la formation, la création et la production d’arts.
C’est dans le centre d’arts de la Maré que la compagnie développe sa nouvelle création.

«Croyant en la synergie entre arts et progrès social et dans la vocation émancipatrice des deux, ce projet cherche à construire quotidiennement un espace où l’art peut être partagé, favorisant la rencontre d’individus avec des expériences diverses permettant le développement d’une éducation et d’une culture stimulant un regard critique et transformateur de la réalité»
www.liarodrigues.com